Ça bulle et ça buffle !
Retour au Laos
Nous quittons ce beau pays du Cambodge pour retourner visiter le sud du Laos.
Il nous manquait cette partie, très belle et très sauvage.
On part en minivan, de Kratie, le matin pour 2h de route (cool) avec passage de frontière (moins cool).
Ici le code de la route n’existe pas. Surtout les normes de sécurité de transport de voyageurs. On se retrouve à 23 mecs dans un minivan de 14 places ! Bon ça va, on a pas les pires places du bus. Et le trajet n’est pas long.
Quel beau métier, douanier !
On arrive assez vite au poste frontière. On n’est pas à notre premier essai donc on sait comment s’y prendre.
1) Se faire tamponner la sortie du Cambodge sur le passeport.
2) Payer son visa de 30$ chacun.
3) Se faire tamponner l’entrée au Laos.
On avait calculé au poil notre budget et il nous restait plus un seul Riel en poche. Seulement 60$ pour les visa + 9$ au cas où.
On a regardé la veille sur des forums comment se passe le passage et on lit qu’ils font payer les tampons et qu’il n’y a pas de distributeur à ce poste frontière. Bien évidemment ce genre d’abus de position n’est pas du tout légal, même dans ces pays. Un car entier avait essayé de se rebeller et ne pas engraisser les douaniers mais ils ont craqué. Tant qu’ils ne payaient pas, le douanier gardait sa guitoune fermée.
On arrive devant le bureau. 3 mecs en uniforme prennent les passeports et demandent 2$ à chacun. Je dis à Lolo qu’on va la tenter en pleurnichant. Oui, oui on aime jouer. Surtout quand on a rien à perdre.
Donc je planque les 9$ qu’il me reste. On leur dit qu’on a rien du tout en leur montrant notre porte-feuille avec seulement 60$ pour le visa.
« S’il vous plaît monsieur on a rien, regardez ! » dit Lolo la très bonne actrice.
« 2$ please ! »
« Y a t-il un distributeur dans le coin ? On a vraiment que ça ! » (héhé malin)
« 2$ ! »
Merde, ils sont coriaces. Lolo me dit de payer, mais je ne lâche pas.
« Attend que tout le monde soit passé ».
Les gens de notre bus payent tous les 2$ que les douaniers mettent soigneusement dans une valisette devant eux.
En attendant, Lolo fait des petits « please » digne des meilleurs mendiants roumains de Paris.
A la fin, le mec soupire puis nous rend les passeports tamponnés. Ahah, qui c’est les plus forts ?
On paye nos visas comme il se doit puis on se fait tamponner l’entrée maintenant. Oh putain, celui-là aussi demande 2$. Ils vont nous avoir à l’usure. On applique la même technique que précédemment, sans s’énerver.
Le mec nous fait un discount, ça passe à 1 dollar chacun puis 1 dollar pour 2. Pour dire que c’est vraiment de la corruption !
Finalement le mec nous rend les passeports tamponnés sans qu’on ai rien payé. On a économisé 8$ en tout, c’est à dire un beau resto pour nous 2 dans ce pays. On peut reprendre la route.
Si Phan Don
On arrive une heure plus tard au port nous emmenant sur Don Det, une des îles les plus connues des 4000 îles.
L’autre nom de cette province est Si Phan Don, qui veut dire 4 000 îles en laotien.
Le Mékong la traverse et juste au-dessus de la frontière cambodgienne, il est interrompu par les Khone Waterfalls, constituées de plusieurs rapides qui empêchent toute navigation.
Le bateau nous dépose au sud de l’île alors qu’on voudrait se loger au nord, on marche presque 2km, sous une chaleur de boeuf, avec nos gros backpacks de 20 kg.
Sur le chemin, tous les locaux nous proposent des chambres à 30 000 Kips (3€) la nuit, voir certains à 15 000 kips (1,5€). Vraiment pas cher.
On en avait marre des cases à pas cher donc on cherche un truc plus classe sachant qu’il nous reste suffisamment de sous pour la fin de notre voyage. On est difficile, on voudrait une chambre avec salle de bain mais qui donne sur le Mékong directement et du côté du sunset. On ne trouve rien. Donc on se rabat sur un petit bungalow assez mignon avec terrasse mais salle de bain commune à 40000 Kips (4€).
Le reste de la journée on flâne dans les restaurants et les bars du coin. C’est très tranquille, il n’y a pas de route, juste des chemins en terre avec quelques scooters et des vélos qui passent. Des buffles broutent l’herbe en plein milieu de la rue. Ce qu’on aime ici c’est l’harmonie entre les locaux qui vivent ici entourés de leurs animaux de basse cour, et les touristes qui savent se faire assez discrets.
On profite d’un magnifique coucher de soleil en sirotant un jus de fruit et en mangeant du garlic bread.
Par contre on ne s’attarde pas trop une fois la nuit tombée. Les moustiques et papillons de nuit s’agglutinent à la moindre source de lumière.
Journée vélo
On loue des vélos pour la journée dans notre guesthouse, 10 000 kips (1€).
On part pour l’île en face, un peu plus grand, Don Khon.
On peut y accéder grâce à un pont qui relie ces 2 îles. Pour y aller on se décharge d’un passe droit de 30 000 kips chacun. Une locomotive du début du siècle dernier est exposée de l’autre côté du pont. Durant l’occupation française, un chemin de fer fut construit et reliait les 2 îles car il était impossible de naviguer à cause des chutes d’eau.
Grâce aux tickets, on a accès aux Li Phi Waterfalls, des cascades très larges et très puissantes.
Après les chutes d’eau, on part se baigner à une plage. C’est un peu dangereux car le courant nous tire pas mal, mais ça nous rafraîchit.
Une petite pause gourmande et nous voilà repartis sur nos vélos pour continuer le tour de l’île. Les chemins sont vraiment cool à travers la forêt. Et nos passages dans les villages sont toujours accompagnés de Hello par ci par là. On arrive au sud de l’île, avec une vue sur le Cambodge en face. C’est aussi le point de départ pour les bateaux pour aller voir les dauphins d’eau douce. Mais comme on l’a fait 2 jours plus tôt à Kratie, on ne s’y attarde pas.
On va voir le pont suspendu et les Khonepasoi Waterfalls. Les pêcheurs n’ont vraiment pas peur ici. Il y a un très gros courant et eux plongent pour remettre en place leurs filets.
On fini le tour des îles en fin d’après-midi et on est bien content car on a mal au cul.
On a bien mérité un nouveau coucher de soleil au bar, nous !
Journée sportive
Le lendemain, gros programme. On commence par manger et boire, puis on mange et on boit ailleurs et finalement on mange et on boit. Tout ça dans des restaurants sur pilotis vue sur le Mékong où t’es allongé sur des coussins et tu manges sur des tables basses. C’est déjà la fin de la journée. Pffui, épuisant !
Le matin on remonte à 2h de route au nord pour la ville de Paksé pour de nouvelles aventures au plateau des Bolovens.