Tout plaisir s’accompagne de Penh…
Encore un tùk tùk relou
Phnom Penh, capitale du Cambodge. Le bus arrive vers 17h aux portes de la ville. A cause d’Obama, venu la veille ici pour un meeting sur l’ASEAN, pas mal de rues sont barrées. Donc pas moyen de rentrer en bus. On est laissé près d’une station service pour le bonheur des tuk tuk. Et il y en a un qui va bien nous saouler.
Il nous demande où est ce qu’on va. Nous on aimerait aller dans le sud de la ville, près du temple royal et de la rivière. Le mec nous dit que c’est pas possible et veut donc nous emmener dans ses hôtels commissionnés.
On décide de se casser. Le mec nous rattrape une première fois. Ok, d’accord. On demande combien c’est et là le mec nous sort 10$ chacun. « Quoi ? On est pas des suisses nous ! C’est le double de prix de ce qu’on vient de faire en bus ! »
On s’éloigne en essayant de demander à d’autres tuk tuk sur la route mais le mec nous casse tout nos plans en leur parlant en khmer et en leur disant surement de ne pas nous prendre.
Lolo commence à s’énerver. « Mais casse-toi c’est bon on veut pas de toi ». Le mec nous propose maintenant 7$ pour nous 2. On veut quand même comparer mais pas moyen, le mec vient à chaque fois pour rembarrer les tuk tuk qu’on arrête.
Du coup, on se sépare avec Lolo pour faire diversion. Lolo arrive à trouver un tuk tuk pour 5$. Le cambodgien s’énerve. « Fuck French, fuck, fuck. » Connard ! C’est pas une question de sous mais le mec était vraiment un con.
C’est vrai qu’Obama était à Phnom Penh mais le trafic n’est pas si terrible que ça. On a vu bien pire à Bangkok. On met 15 mn pour arriver à l’OK Guesthouse, petit hôtel bien propre pour 10$ la nuit.
Journée visite de la capitale
Le lendemain, on s’apprête à louer des vélos pour visiter la ville mais un tuk tuk nous fait une belle offre à 9$ pour toute la journée de visite.
On commence par la prison S21. Un endroit terrifiant quand on y apprend les abominations qui s’y sont passées.
Ancienne école reconvertie en prison pendant la domination khmer rouge en 1975, c’était le lieu où ils interrogeaient et torturaient les gens qui avaient un quelconque rapport avec l’occident en général. Ils les gardaient captifs dans de petites cellules de 0,8 x 2 mètres et leur posaient tout un tas de questions sur leur ancienne vie ou travail.
A la fin de la guerre en 1979, les photos des prisonniers et plusieurs engins de torture ainsi que les corps des 14 dernières victimes ont été retrouvés. Seulement 7 personnes ont réchappé à la mort grâce à leur don pour la photographie ou la peinture.
Plus de 20 000 personnes ont été interrogées et torturées. Ils utilisaient par exemple la structure de l’école qui permettait aux élèves de monter à la corde. Ils s’en servaient pour suspendre leurs victimes par les bras, tirés en arrière. La douleur était telle que les prisonniers s’évanouissaient, les khmers rouges les plongeaient alors dans une jarre remplie d’eau puante utilisée comme engrais pour les réveiller.
Les bébés étaient tués, fracassés contre un arbre ou tiré au fusil après avoir été jetés en l’air.
Comment peut-on réaliser de telles atrocités il y a tout juste une trentaine d’années de ça.
La quasi totalité des Khmer rouges n’ont jamais été jugés pour les choses qu’ils ont commis. Pas même leur leader, Pol Pot, qui a coulé des jours heureux jusqu’à la fin de sa vie.
Les gens de plus de 30 ans que l’on croise dans les rues sont soit des gens qui ont été traité comme des esclaves pendant cette période, soit des anciens membres Khmer Rouge. On estime à 2 millions le nombre de morts au Cambodge lié à la famine, à la maladie ou aux tueries causées par le régime Khmer Rouge.
Ça fait froid dans le dos.
Pour vous donner une idée de ce que les Cambodgiens ont enduré à cette époque, je vous conseille de lire le livre « D’abord ils ont tué mon père » de Ung Loung.
On sort de la prison après 2 heures éprouvantes.
On continue notre visite vers les marchés de la ville, le Russian Market, où l’on mange de succulentes fried noodles. Puis le Central Market avec ses bijoux et son grand marché de bouffe.
On fini notre journée visite au Royal Palace. Sauf que celui-ci est fermé à cause de la mort de l’ancien Roi Sihanouk il y a à peine 2 mois.
La Pagode d’argent, elle reste ouverte au public. Sauf que le tarif reste le même malgré la fermeture du Royal Palace. On visite donc les expositions gratuites autour de l’enceinte de la pagode, une expo sur les éléphants ainsi que sur le roi.
Un moment, on rentre dans une cour. Et on s’aperçoit 5 mn plus tard que c’est la fameuse Pagode d’argent. En fait on est rentré sans faire exprès par la sortie. On visite donc cette pagode très jolie appelée ainsi car le sol est recouvert de tuiles en argent pesant 1 Kg chacune.
On ressort devant le Royal Palace. Des dizaines de gens se massent devant pour prier la mort du roi. Des vendeurs ambulants proposent d’acheter des cierges ou des fleurs.
On se fait plaisir !
On part boire un verre au FCC, un bar, au centre de Phnom Penh, réputé pour sa vue sur la rivière.
Bon la vue n’est pas exceptionnelle mais on trouve un côté tranquille avec vue sur le coucher de soleil. On prend des cocktails devant le soleil couchant.
Le soir on se fait un super resto à volonté à 7,80$ par personne. C’est une sorte de sushi bar avec les assiettes qui défilent. Le visage de Lolo est rayonnant de bonheur au milieu de toutes ces assiettes de bouffe. En fait, on nous amène au départ une casserole remplie de bouillon où l’on y fait cuire toute sorte de chose qui défilent devant nos yeux. Poisson, poulet, boeuf, calamar, crevettes, nouilles, légumes… En plus de ça, on à le droit à d’autres plats sur les côtés, des sushis, des nouilles sautées, des plats en sauces, du dessert, des glaces et même du soda à volonté.
Le resto est rempli de locaux de Phnom Penh. On se fait même aider par un gentil couple qui nous explique comment ça marche car au début, on y comprend rien. Comme vous l’aurez deviné, on ressort de là complètement blindés !
Le lendemain on décide de déjà partir pour le sud, direction Kampot, parce qu’on a déjà vu le principal de la capitale et qu’on devra y repasser en remontant vers le Laos.